Le Clan Sombrelune.
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 [BG] Sory Sombreciel.

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Meilaan Sombrelune
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Meilaan Sombrelune


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MessageSujet: [BG] Sory Sombreciel.   [BG] Sory Sombreciel. Icon_minitimeMer 24 Oct - 13:27

Acte 01 : Douleur.


*Ambiance Clic*


Like a Star @ heaven Avez-vous déjà couru pour sauver non votre vie, mais celle des autres ? Couru durant des kilomètres, à en faire bouillir votre sang, à vous en faire souffrir le martyr ? Courir pour ne plus être enfermé. Courir pour ne plus tuer. Courir pour, à tout, échapper. Lâche ? Si vous le dîtes. Je ne fais que fuir ? Oui, c'est possible. Mais... N'avez-vous jamais eu peur ? Je parle de PEUR. D'une intense terreur qui vous retourne les tripes à vous en faire vomir. Non ? Je vois... Laissez moi vous raconter quelques petites choses. Mais promettez-moi une chose. N'ayez jamais peur.

Like a Star @ heaven Ma vie ne commence pas très bien, comme la plupart des mauvais garçons, non ? Je suis né dans le brut et le métal des territoires Asuras. Ma mère, que je ne pleure pas puisque je ne l'ai pas connue, est morte sur le coup, paraît-il. J'ai donc été élevé par mon père. Jusque là, il n'y a rien de dramatique. Laissez moi juste vous parler de mon père. Chez nous, tout le monde l'appelle ''Doc''. Vous aurez pu comprendre que c'était un médecin, d'ailleurs ce n'est pas totalement faux, mais c'était plutôt un scientifique. Un gros scientifique. Un mélange d'alchimiste qui connait toutes les plantes au monde, et d'un mécanicien Asura connaissant le moindre écrou, et tous les secrets de la méca-magie. Toutes ses connaissances dans le corps d'un seul homme, ça n'est pas sans conséquence.

Like a Star @ heaven En fait, il est devenu complètement fou. Vous savez, il y a les fous drôles, ceux qui ne sont pas tellement dangereux, les fous mentaux, les fous sociopathes... Je pense que ceux-là sont gérables. Mais un scientifique fou, veuf, seul avec un enfant, ça n'annonce jamais rien de bon. Que ce soit son enfant ou pas, je ne pense pas que ça fasse une grosse différence dans tous les cas. D'aussi loin que j'essaye de remonter dans ma mémoire, le seul endroit que j'ai toujours connu, c'était ce trois mètres carré de métal. Aucun barreau, aucune cage. La technologie des Asuras est bien plus cruelle que ça. Vous ne voyez pas grand chose qui vous empêche de passer, à part ce bandeau légèrement coloré. Mais je vous défends d'essayer de le traverser. Durant les premières années de ma vie, mon père m'a toujours interdit d'essayer. J'étais un garçon obéissant. Et ce, pendant une bonne dizaine d'années.

Like a Star @ heaven Il n'y avait pas grand chose qui m'occupait... Toute la journée, je regardais mon père travailler. Il s'occupait de machines, et quand ce n'était pas le cas, il s'occupait de moi. Je n'aurais jamais su dire qu'est-ce qu'il me faisait boire, qu'est-ce qu'il me faisait mâcher, qu'est-ce qu'il m'injectait directement dans les veines. Je me demande encore si c'était par pure curiosité scientifique, ou si ses actes avaient réellement un but. Il n'était jamais bien bavard. Toujours dans ses pensées, à murmurer pour lui-même, parfois à éclater de rire sans raison, ou pleurer en tremblant. Me trouveriez-vous étrange si je vous disais que cela me faisait plus de peine que de peur ? La peur. C'est une chose relative. Mon père aimait étudier les émotions fortes. A croire qu'il n'en avait jamais eu lui-même... Ou qu'il essayait simplement de les comprendre. Heureusement pour moi, nous n'étions pas la seule famille humaine à s'être implanté sur ces territoires.

Like a Star @ heaven Je ne devais pas être plus âgé que 10 ans, quand j'ai rencontré Arnet. C'était le fils de l'autre famille humaine. Il me semblait bien étrange, à moi dans mes mètres carrés. Mais il venait tous les soirs pour me raconter quelque chose sur le monde. J'ai appris l'histoire de la Tyrie, l'histoire des Dieux... Les territoires oubliés... En y repensant, il en savait beaucoup pour son âge. J'écoutais toujours avidement ses histoires, m'échappant un peu de ma réalité, pour me retrouver à la place des Héros de Légende, arme à la main, marchant doucement dans la brise d'une victoire durement gagnée. J'en parlais quelques fois à mon père, qui ne m'écoutait que d'une oreille distraite. Enfin, c'est ce que je croyais... Ça a changé le jour où il est arrivé vers moi, les mains dans le dos.

« Comme ça, tu rêves d'être un homme ? D'être un Héros, une gloire pour tous ? Je comprends ça, fils. Je comprends ça. C'est pourquoi je vais t'offrir deux choses aujourd'hui. »

Like a Star @ heaven Un cadeau ! Je me rappelle qu'un immense sourire avait fendu mon visage d'enfant. Je vis mon père me tendre une dague ciselée, immense et lourde pour moi à cet âge. Il la jeta dans ma ''chambre'' et me regarda la prendre. Elle était vraiment belle... Ca me faisait presque une grosse épée, au vu de ma taille ! Je fis quelques mouvements maladroits avec. Un jour, j'allais être un Héros. J'entendis quelques cliquetis, et un grognement sourd. D'un coup, mon visage avait blêmit. Je vis mon père se tourner vers moi, tenant dans ses bras un jeune jaguar muselé. J'écarquillais les yeux. Il s'approcha de moi, me lançant ce regard tellement froid. Les yeux de mon père... Des gouffres amers, aussi profond qu'un océan en rage, aussi bleu qu'un glacier tranchant. Il déposa en silence le Jaguar dans ma chambre.

« Si tu veux devenir un Héros, mon fils, il faut que tu apprennes la souffrance. Un Héros sait souffrir. Un Héros sait avoir mal sans pleurer. Un Héros sait saigner sans en mourir. »

Like a Star @ heaven D'un coup sec, il retira la muselière de l'animal. Je vis la gueule du félin s'ouvrir tellement grand que j'en laissa échapper un cri incontrôlé. L'animal rugit violemment. Il était tellement maigre... Il devait être affamé. Et je devais être son seul désir de repas. Moi, frêle, ma chair tendre et mon air paniqué. La peur m'assaillit, engourdit mes membres, fit trembler tout mon corps jusqu'à mes lèvres entrouvertes. Une fatalité... Je me mis à pleurer. La mort m'attendait, et je n'avais pas fini d'entendre toutes les histoires de la Tyrie... Je n'avais jamais posé un pied sur l'herbe. Je n'avais jamais touché quelqu'un. Mes pensées s'enchaînaient tellement vite qu'elles s'entrecoupaient, je n'avais plus aucun contrôle ni sur mon esprit, ni sur mon corps. J'étais paralysé, apeuré, terrorisé. La bête se jeta sur moi. Je sentis une violente morsure à mon torse. Je poussa un hurlement qui déchira ma gorge à en saigner. L'animal lâcha, et replanta ses crocs sur le même endroit. La sensation de la douleur physique... Percutant. Lâchant une dose millimétrée d'adrénaline, d'endorphine dans tout le corps. Je restais les yeux grands ouverts, découvrant la sensation avec horreur. Plus aucun son ne sortait de ma bouche ouverte. La mort.

« Bats-toi ! C'est soit lui, soit toi ! Qu'est-ce que tu préfères ?! Mourir pour nourrir un animal, ou vivre pour devenir le prédateur des autres ?! »

Like a Star @ heaven Je ne voulais pas mourir. Du haut de mes maigres forces, je repoussa l'animal comme je pus, attrapant d'une main étrangement solide la dague ciselée. A peine le temps de me retourner, je sentis une morsure à mon mollet. Un nouveau hurlement se répercuta dans les murs de la maison. Plus question d'hésiter, je sentais mon sang chaud couler sur ma peau tiède, et la sensation m'en tira des frissons ignobles. D'un coup de pied, j’envoyai l'animal à un mètre, puis, serrant la dague entre mes deux petites mains, je me jetais sur lui, la lame pointée vers le sol. Un bruit de chair tranchée, et d'os disloqués. J'ouvris légèrement les yeux pour voir ma dague plantée dans la nuque de l'animal, qui s'était arrêté de bouger. Avait-il mal lui aussi ? Est-ce pour ça qu'il ne bougeait plus ? Je lâcha la dague et tomba sur les fesses, essoufflé, le cœur battant à tout rompre. J'avais durant quelques instants oublié ma douleur, mais elle revint comme un retour de flamme, s'étendant dans tout mon corps. Ma vue se brouilla. Même si j'avais lutté de toutes mes forces, ce que je n'ai pas fait, je me serais tout de même évanouit. Trou noir.

Like a Star @ heaven Le réveil n'en fut que plus désagréable. J'aspirai d'un coup l'air dans mes poumons, comme si je n'avais pas respiré depuis longtemps. L'air me faisait mal. Mes muscles me faisaient mal. Ma tête semblait gonfler et dégonfler, m'offrant une douleur lancinante. J'essayais de me redresser, voyant quelques parties de mon corps couvertes de bandages propres. Ma chambre avait été nettoyée. Ma couche était toute neuve. La dague était là elle aussi, aussi propre et brillante que la première fois que je l'ai vu. Il y avait deux fioles qui m'attendaient, loin de moi. Je dus faire des efforts monstrueux pour me traîner jusqu'à l'autre bout de ma chambre, ressentant parfaitement toutes mes plaies qui me tiraillaient, pour attraper d'une main peu assurée les fioles. L'une après l'autre, je les avala d'une traite. Une douce sensation de chaleur s’épancha dans mon corps. Je restais au sol, face contre terre, gémissant lourdement sous les douleurs encourues. Et je resta comme ça quelques heures. Les douleurs durèrent trop longtemps à mon goût. Même quelques mois plus tard, j'avais encore véritablement mal. Était-ce voulu... ? Je commençais à aller beaucoup mieux, au bout d'un long moment. Surtout grâce à Arnet qui me racontait toujours les nouvelles, mais aussi les légendes, de notre chère Tyrie. La douleur était encore présente, ce jour-là. Il faisait froid, et ça accentuait cette impression d'engourdissement... Mon père traîna les pieds jusqu'à ma chambre.

« Il faut que je te montre quelque chose, fils. Connais-tu le mot ''tristesse'' ? »
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Meilaan Sombrelune
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MessageSujet: Re: [BG] Sory Sombreciel.   [BG] Sory Sombreciel. Icon_minitimeMer 24 Oct - 14:54

Acte 02 : Peine.


*Ambiance Clic*


Like a Star @ heaven J'avais 13 ans. Cela faisait trois longues années que mon père me documentait sur les divers sentiments. Le premier, la tristesse. Je ne comprenais pas bien ce sentiment qui semblait futile. Pourtant, je l'étudiais pendant deux ans, tous les jours, à dévorer des bouquins d'histoires dramatiques. Des bouquins de psychologie humaine. D'où pouvait venir ce sentiment de faiblesse, ce sentiment d'abandon, de perte de sois ? Je voulais le savoir. Alors, je lisais. De plus en plus. J'avais même posé d'innombrable question à Arnet à ce propos... Il m'avait dit qu'il avait été très triste, le jour où son lapin était mort de vieillesse. Je l'avais envié, ce jour-là, moi aussi j'aurais aimé savoir ce que cela fait, de perdre quelque chose. Même si je n'avais rien... J'aurais aimé avoir quelque chose, rien que pour le perdre. J'en parlais très souvent avec Arnet, et il en riait. Il me disait que j'avais plein de choses ; Une maison, une famille et même une arme ! Et que je l'avais lui aussi. Il me lançait toujours ce sourire doux, que je trouvais gênant, quand il me disait ça. Je lui souriais à mon tour, en lui disant qu'il avait raison. Mais je n'en croyais rien. Tout cela n'était pas à moi. Mais, oui, un jour j'aurais plein de choses à moi. Plein de gens à moi, que je pourrais perdre.

Like a Star @ heaven J'avais l'impression que plus les années passaient, plus le temps était long. J'avais beau lire des livres, ils laissaient tous une soif insatiable derrière eux. Tout comme mon père, qui n'avait jamais arrêté de tester ses nouveaux produits. Mon bras couvert de piqûre était une belle preuve de son ''génie''. Il disait qu'il avait un plan. Mais à vrai dire, mon père me donnait une sensation... Horrifique. La peur, je crois. J'avais hâte d'en lire plus au sujet de ce sentiment-ci. Je devenais impatient. Chaque mois, il me faisait patienter en m’amenant l'épreuve de Douleur. Chaque fois plus violente. Même si je criais encore, j'essayais de ne plus pleurer. Il ne le savait pas, mais toutes les nuits, quand il disparaissait, je pleurais toutes les larmes de mon cœur et de mon corps. Une évacuation d'urgence. Il était dur de ne pas pleurer, même si à vrai dire, je ne savais pas vraiment pourquoi je le faisais.

Like a Star @ heaven Ce fut à mes 14 ans que mon père me donna les premiers livres sur la peur. Seulement deux livres. Ils n'expliquaient rien ! Je ne pouvais pas apprendre avec seulement deux bouquins ! C'était impossible ! Alors je questionnais Arnet, une nouvelle fois, tous les soirs. Il me racontait ses propres peurs, comment il l'a vivait... Et tous les soirs, j'étais heureux d'en apprendre davantage sur lui. Chaque soir, je le découvrais un peu plus. Parfois même, on riait. Je n'avais jamais eu de livre sur la joie, mais Arnet me la faisait découvrir le plus naturellement du monde. Tout simplement en m'en apportant chaque soir. Nous partagions de plus en plus de repas ensemble, dès que mon père disparaissait dehors. Nous grandissions... Même si mon corps se taillait doucement de musculature nerveuse, il restait frêle. Arnet, lui, était bien bâti. Il était large d'épaule, solide. Je l'enviais un peu pour ça aussi. Mais je n'oubliais pas ; Un jour, je serais un Héros, et je serais plus fort que quiconque. Chaque épreuve de Douleur me ramenait à ça. Mon père m'avait dit de ne jamais rien dire à Arnet à propos de ses études. Seulement, à l'aube de mes 15 ans, je n'ai pas pu résister.

Like a Star @ heaven Je trouvais ce jour étrange... Mon père ne m'avait rien dit de la journée. Il était resté enfermé dans sa bulle. Il travaillait jusqu'au bout de la nuit sur un projet qui semblait lui tenir à cœur. Je ne le questionnais pas... J'attendais impatiemment le moment où il allait sortir pour quelques heures. J'attendis vraiment longtemps, tournant en rond dans ma chambre, jouant nerveusement avec ma dague. Je regardais la porte toutes les minutes pour espérer voir le visage mutin d'Arnet arriver. C'était décidé, j'allais tout lui dire. Je voulais voir, connaître ses réactions. Arnet m'avait déjà demandé pourquoi j'étais enfermé. Je n'avais pas su lui répondre.... Que répondre à une question dont on ne connait pas la réponse ? Qu'importe, jamais je n'aurais osé la poser à nouveau à mon père. La seule fois où j'ai posé les prémices de ma question, il est entré dans ma chambre. Il m'a plaqué contre un mur en me hurlant dessus que je n'y comprendrais jamais rien. Que je n'étais pas assez éveillé pour voir ce que je représentais. Que j'étais précieux, mais que je ne valais rien à la fois. Il m'avait giflé, et jeté à terre, sortant de ma chambre bouillant de rage. Je ne comprenais pas... Mais peut-être allais-je un jour comprendre.

Like a Star @ heaven J'avais presque 16 ans... Tous les jours, je ruminais intérieurement. Cela faisait des mois que je n'avais pas pu discuter avec Arnet. Je l'avais aperçu par la porte ou la fenêtre, toujours à m'envoyer un sourire gentil et un geste de la main. Il avait une peur bleue de mon père. Jamais il ne venait quand il était là... Et cette saleté de père ne quittait plus la maison depuis un long moment. Je ne sais pas si mon père l'avait sentit, ce sentiment étrange et noir qui s'emparait de moi tous les jours... Mais il fini par sortir. Je n'attendis pas moins d'une demi heure avant qu'Arnet ne se rue dans la maison, un sourire sous sa capuche enfoncée sur sa tête. Il s'assit en face de ma chambre et commença à longuement parler. Parler de tout ce qu'il avait fait ces derniers mois. Je l'écoutais, buvais ses paroles avec attention. Je trépignais de tout lui raconter, mais j'attendis qu'il ait terminé. Nous étions en train de manger, quand je n'y tenais plus. Je posa mon assiette à terre et me tournais vers lui. Il eut un air inquiet sur le visage... Peut-être en voyant mon air sérieux. Je lui fis promettre de ne pas m'interrompre. Il le jura en souriant. Je lui rendis un sourire froid avant de lui raconter. De lui raconter tout ce que je viens de vous raconter à vous. Je le fixais. Au fur et à mesure que je lui détaillais les années, son visage s'était déconfit, assombrit. Je le vis quelques fois essuyer des larmes au coin de ses yeux. Mais je ne m'arrêtais jamais pour autant, je continuais coûte que coûte à tout lui détailler, je voulais qu'il le sache, je voulais qu'il me connaisse aussi bien que je le connaissais lui. De plus en plus, une expression tordait son visage. Les sourcils froncés, les yeux plissés, la mâchoire contractée. Il était en colère. Contre moi ? Mais qu'avais-je fait ?

Like a Star @ heaven J'avais terminé. Arnet se leva brutalement, commençant à crier, à s'énerver. Je compris vite que ce n'était pas contre moi, mais contre mon père qu'il s'énervait. Il ne comprenait pas comment on pouvait faire ça à quelqu'un... Et moi, je ne comprenais pas sa réaction. Depuis tout ce temps, mon esprit, mes émotions étaient anesthésiées. Je ne comprenais pas les ressentis.... Mais en voyant Arnet dans cet état, j'aurais tué n'importe quoi pour sortir de ma chambre et le serrer contre moi. J'avais peur pour lui. Il se calma doucement en voyant mon air. Il revint s'asseoir en face de moi. Il plongea ses yeux verts d'eau dans les miens, et murmura à mon encontre, et à la mienne seulement une promesse. Celle de tout faire pour me sortir de là, et m'emmener loin du fou qui me servait de père. J'avais peur pour Arnet. A juste titre, mais je ne pouvais que lui faire une confiance aveugle. Il me fit un énorme sourire en faisant un V avec ses doigts.

« Je ne mens jamais ! »

Like a Star @ heaven Je souris doucement. J'étais heureux. Je continuai de manger de bon appétit, en riant face aux grimaces qu'Arnet s'efforçait à faire, malgré un voile sombre dans son regard qui ne s'en allait pas. Nous continuèrent de parler jusqu'à la nuit tombée, le temps passait tellement vite. Je n'avais rien vu venir, plongé dans l'histoire palpitante des aventures d'Eir, l'héroïque Norn. Je n'avais rien entendu, écoutant avec délectation la voix chantante d'Arnet. Je n'avais rien sentit, mon esprit envolé vers les régions neigeuses et ses créatures de glace... La porte se referma brutalement. Arnet et moi sursautèrent assez violemment. Le visage pâle et fermé de mon père nous apparut comme une épée de damoclès. Un frisson inconnu parcouru mon cœur et mon estomac. J'avais tout à coup envie de vomir. Aucun mot ne furent échangés. Mon père s'approcha doucement. Une peur irréelle m'attrapa le ventre. Les douleurs de mes plaies refermées depuis longtemps éclatèrent. Je retins un cri aigu entre mes dents serrées. Je vis mon père, dans une vitesse étrange pour un scientifique, attraper les cheveux d'Arnet et tirer sa tête en arrière. Arnet se débattit en commençant à crier. Je me leva brusquement.

« Arrêtes, s'il te plait ! »
« Vous avez choisis, tous les deux, le moment parfait pour l'unique épreuve que je voulais te faire faire, fils. »

Like a Star @ heaven Mes yeux s'écarquillèrent d'un coup. Il n'allait pas oser ? Il n'allait pas oser faire ça ? Je ne savais pas ce qu'il m'arrivait. Je tremblais violemment, une sueur froide perlait sur mon front. J'aurais voulu me jeter sur lui, au moins pour le séparer d'Arnet. Mais je restais paralysé. La peur. Elle remontait le long de mes os, les givrant brutalement. Arnet me lança un regard intense, ses yeux étaient humides, son expression complètement défaite. Je vis mon père attraper un outil et le planter d'un coup sec dans la gorge d'Arnet, puis tirer d'un autre coup brutal l'objet sur le côté. Une gerbe de sang m'éclaboussa. Mon corps fit un soubresaut violent. Ma gorge commença à me faire affreusement souffrir, j'eu l'impression que c'était moi qui avait prit le coup. Arnet s'arrêta rapidement de bouger. Des flots de sang coulaient, Arnet n'affichait plus d'expression. Ses yeux se voilèrent. Mon visage se crispa, mon corps se remplit de crampes. Et mon cœur... Il explosa. D'un coup, brut et sans détour, tous les sentiments qui y étaient en cage éclatèrent. Douleur. Mon corps me torturait. Peur. Je ne pouvais plus bouger, tendu comme la corde d'un arc. Peine. J'avais brutalement pris conscience qu'Arnet venait de mourir devant moi. Il était mort. Il était mort. J'avais son sang sur moi. Des larmes brûlantes coulèrent sur mes joues glacées. Une immense vague d'émotions me prit de face. Arnet était mort. Mon pilier était mort. Et sa promesse ? La tiendra-t-il ? Non. Comment était-ce possible ? Il venait de mourir. Je commença à hurler, à pleurer, à frapper ce que je pouvais, jusqu'à ce que mes os se brisent. Mon père jeta le corps d'Arnet dans un coin. Alors que tout mon corps et mon cœur ressentaient parfaitement toutes les émotions et les douleurs, je le vis s'approcher de la chambre. Il s'agenouilla et me regarda, d'un air presque tendre.

« Pleure, souffre. Ressens à 300% toutes les émotions, tous tes sens. Brise toi le corps, brise toi l'âme et l'esprit. Car bientôt, tu ressentiras les esquisses de la prochaine épreuve. »

Like a Star @ heaven Je ne contrôlais plus rien. Une émotion dont je ne connaissais pas le nom prit le pas sur toutes les autres. Mon corps agissait seul. Je n'avais aucun moyen de l'arrêter. Je me vis me lever rapidement, attraper ma dague et me jeter sur le ''mur'' de ma chambre, droit sur mon père. Mon hurlement était grave et sombre, malgré ma voix encore jeune. Je vis mon bras foncer vers mon père, traversé le bandeau de couleur. Mon bras éclata d'une douleur affreuse. Je le vis devant mes yeux fondre littéralement, brutalement, rapidement, mon cri sourd devenant un hurlement de douleur intense. Je sentis la chose me ronger jusqu'à l'épaule, la douleur remontant dans tout mon corps. La dague tomba par terre, sans aucune égratinure dans les restes liquéfiés de mon bras. Je n'eus pas le temps de lever les yeux vers mon père. Je m'écroulais en arrière. Tout avait été trop fort, trop vite. Je n'avais pas supporté. La seule chose que j'entendis était très vague. Comme lointaine, juste avant un trou noir.

« Je te l'avais interdit ! Ne jamais traversé ce mur ! Regarde ce que tu t'es fait ! … Je te l'avais dit. Qu'est-ce que je vais faire de toi maintenant... »
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